Artikel: La Reforme - om Max Weber

La réforme et son influence sur l'Europe

Dans la première part de la 16ième siècle on a eu plusieurs révoltes contre l'église officielle en l'Europe.


Les réformateurs

C'était d'abord  Martin Luther, né en 1483. Dans sa jeunesse il a fait un voyage à Rome, où il était stupéfait par la richesse de l'église et les abuses financiers des cléricales. Quelques ans plus tard en 1517 il afficha sur la porte de l'église du château à Wittenberg 95 thèses dans lesquelles il condamnait les abuses de l'église, surtout la vente des lettres d'indulgence, c’est-à-dire des lettres, que les gens pouvait acheter pour la rémission pour leur péchés. Cet évènement signifie le commencement de la reforme luthérienne.

Un autre réformateur était Huldreich Zwingli, qui est né en 1484 en Suisse. Dans sa jeunesse il était prêtre  dans la ville Glarus, et il était un politicien enthousia-ste pour l'unité de Suisse. Plus tard en 1518 il est devenu prêtre dans Zürich. À ce moment il était aussi en bonne relation avec l'humaniste Erasmus de Rotterdam, qui eu une grande influence sur les pensées de Zwingli. Aussi en 1519 Zwingli a lu quelques livres de Martin Luther, c’était pour lui quelque chose de nouveau. Et l'humaniste Zwingli devint le réformateur de Zürich. Mais plus tard en 1529 un désaccord entre Zwingli et Luther est apparu. Les deux ont eu une dispute très amère sur la signifiance de la sainte cène.

 Zwingli prétendait que le pain et le vin signifiaient le corps et le sang du Christ dans une façon symbolique. Alors que Luther pensait que le pain et le vin étaient vraiment le corps et le sang du Christ. C'est peut-être une dispute entre symbole et métaphore dans la langue religieuse.

   Un troisième réformateur était Jean Calvin, qui est né en 1509 en France. Il devenait le réformateur de Genève. Dans sa jeunesse il a étudié eu peu de théologie, par exemple Augustin. Mais son père voulait, que son fils soit un juriste pour qu'il ait une meilleure carrière. Pendant ses études Calvin a quand même gardé ses relations avec la théologie et il était aussi influencé par Erasmus et Luther. 

     Après très soigneuses études de la Bible il a en 1533 vécu une conversation, et il devenait plus ou moins un luthérien. Comme Luther il a révolté contre l'église catholique, mais contrairement à Luther sa relation à Dieu était comprise par les mots "vénération" et "respect". Il y avait aussi dans sa foi un élément de peur. Alors que pour Luther la foi est confiance.

     En 1534 il partit de la France, et il s'installa à Bâle, où il écrit le livre "Christianae religionis institutio", c’est-à-dire "l'Ordre de la religion chrétienne". Calvin était un homme d'ordre. Deux ans après il déménagea à Genève. C'était sous l'inspiration d'un certain Guillaume Farel, prêcheur très ardent, qui voulait une sorte de révolution de l'église.

     Jean Calvin devenait l'organisateur de la réforme de l'église de Genève. Il voulait transformer la ville à une "civitas Dei" – une société de Dieu. Après un an de son arrivée à Genève il proposa un nouvel ordre d l'église. Un ordre très dur. Une caractéristique de l'église était la possibilité d'être excommunié de l'église. La discipline de l'église dans les mains de Calvin était pour lui un dur moyen de réguler et de contrôler la vie des citoyens de Genève.

     Pour Calvin lui-même la grande question était de savoir, comment on pouvait être certain d'avoir été sauvé. Pouvait-on avoir un signe d'avoir été élu par Dieu? La prédestination – c’est-à-dire l'élection par Dieu - était la question principale pour Calvin. Mais peut-on avoir un signe? La réponse de cette question était: OUI. Parce que pour Jean Calvin il y a une vertu décisive pour les chrétiennes, et cette vertu est l'activité laborieuse pour "majorem gloriam Dei",  c’est-à-dire "l'augmentation de la gloire de Dieu". La richesse est un signe de l'augmentation de la gloire de Dieu. Si on gagnait beaucoup d'argent, c'était un signe, qu'on avait obtenu l'attention et la bienveillance de Dieu.


L'influence sur la société


Les religions et les confessions ont laissé des traces dans la vie culturelle. Les sociétés chrétiennes se distinguent vraiment des sociétés musulmanes.

     En l'Europe nous avons quatre confessions, qui se distinguent, il y a l'orthodoxie, le catholicisme, le calvinisme, et le luthéranisme. Elles sont toutes représentes dans l'Union Européenne, où elles chaqune sa façon ont contribués à la vie culturelle et politique de l'Union. Par exemple, les pays de l'est sont d'une tradition byzantine. C'est à dire on ne connait pas beaucoup de la démocratie, mais on se fait connaître par la puissance. Au sud on a des pays catholiques, où on connait un peu plus de la démocratie, mais surtout on se fait connaître par l'autorité. À l'ouest on trouve des pays calvinistes comme la Suisse et les Pays-Bas. Dans ces pays on connaît la démocratie, mais c'est surtout l'économie qui fait l'affaire. Finalement nous avons nos pays nordiques, qui sont d'une tradition luthérienne. Ils connaissent la démocratie, mais surtout ils aiment la liberté. Vraiment ils sont un peu anarchistes.

     Les différentes confessions ont eu de l'influence culturelle sur leur pays – une influence qui est restée même dans l'époque sécularisée. Cet état des choses est remarqué par un sociologue allemand qui s'appelle Max Weber. Le plus célèbre livre de Max Weber est le livre "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme"(1905). Le protestantisme est dans le vocabulaire de Max Weber synonyme de calvinisme. En Suisse on appelle l'église qui est de tradition calviniste, l'Église Protestante, quelque chose d'autre que l'Église Luthérienne. Au Danemark on ne dicerne presque pas entre luthéranisme et protestantisme. Mais pour Max Weber protestantisme et calvinisme est la même chose.

     Max Weber commence son livre avec la constatation suivante:

"Si on consulte les statistiques professionnelle d'un pays où coexistent plusieurs confessions religieuses, on constate avec une fréquence digne de remarque un fait qui a provoqué à plusieurs reprises de vives discussions dans la presse, la littérature et les congrès catholiques en Allemagne: que les chefs d'entreprise et les détenteurs de capitaux, aussi bien que les représentants des couches supérieures qualifiées de la main-d'œuvre et, plus encore, le personnel technique et commercial hautement éduqué des entreprises modernes, sont en grande majorité protestants." Si on résume cette longue phrase, ça veut dire, que les hommes les plus entreprenants dans la société sont les protestants.

     Après cette constatation Max Weber rédige une analyse des valeurs morales du calvinisme come par exemple "travaille",  "devoir",  "être laborieux" et "être épargnant", qui sont des vertus principales. Il expose cette analyse dans le chapitre "L'esprit du capitalisme".  Ce que Max Weber appelle "l'esprit du capitalisme" est de mon point de vue presque la même chose, que les marxistes des années 1970 ont appelé  "la logique du capital", c’est-à-dire il y a dans l'accumulation de capital une certaine inertie qui demande un accroissement. Dans le calvinisme (protestantisme) c'est pour augmenter la gloire de Dieu, afin que le fidèle puisse croire qu'il soit élu et qu'il ait l'attention de Dieu. Mais dans une époque sécularisée l'idée de cette foi est transformée à une logique intérieure, qui demande que le but propre du capital soit qu'il s'agrandisse. Et comme l'esprit du capitalisme a ses racines dans le calvinisme, il s'avère que le capitalisme souvent est relié avec un certain ascétisme par rapport à la manière de vivre.

     Naturellement le capitalisme n'est pas une invention de Jean Calvin. Le capitalisme était déjà là. Mais le capitalisme dans la culture sécularisée européenne a eu ses traits de caractère en succession des vertus du calvinisme. Jean Calvin était vraiment un ascète. Il voulait établir un gouvernement théocratique à Genève et développer un "Etat de Dieu". Ainsi, il a terrorisé la ville avec une morale très dure, et comme consequence, il était en 1538 exilé de Genève à Strasbourg. Mais après trois ans on l'a rappelé à Genève, parce que la ville était totalement en désordre.

Martin Luther et l'État-providence


En contraste avec Jean Calvin le réformateur Martin Luther n'était pas un ascète. Il aimait être assis au marché pour boire avec ses étudiants.  Et chez lui et sa femme Catherine on trouvait souvent 30 à 40 personnes à la table pour manger et discuter thèmes de la théologie.

     Il y a des similitudes entre Calvin et Luther, mais leur reformes se dévelop-paient différemment. Tous les deux ont commencés avec la question: Comment puis-je savoir que Dieu sera pitié de moi? Comment puis-je savoir, que je serai sauvé? Calvin a trouvé sa réponse dans la discipline, c’est-à-dire dans la vie morale. Alors que Luther trouva sa réponse dans la foi, c’est-à-dire dans la confiance en Dieu, que Dieu lui est prévenu avec sa justification. C’est-à-dire que pour Luther il ne faut pas faire des bonnes œuvres pour être un homme juste aux yeux de à Dieu. Car dans son évangile Dieu a dit à l'avance que l'homme est juste. Seulement il faut croire ça. Cette conviction a des conséquences dans le domaine moral. Comme Luther a dit: "Les bonnes œuvres ne font pas un bon homme, mais un bon homme fait des bonnes œuvres." Autrement dit: Mes bonnes œuvres n'appartiennent pas à moi-même, afin que je sois juste, mais mes bonnes œuvres appartiennent à mon prochain afin qu'il puisse vivre une bonne vie.

     L'éthique calviniste et l'éthique luthérienne sont différentes. L'éthique calviniste est une éthique qui est basée sur l'idée de la justice comme on la trouve dans la loi religieuse. C’est-à-dire qu'il y a une ligne directe entre le commandement et l'acte morale. Et dans le livre de la loi on lit une interpré-tation de l'acte montrant s'il est une acte digne de récompense ou bien de punition. C'est une étique plus ou moins fondamentaliste, qui est interprétée par le dessin suivant:

     L'éthique luthérienne est tout autre. C'est une éthique allant du commande-ment d'amour. C'est n'est pas un commandement, qui exige justice, mais par contre un commandement qui exige des bonne œuvres faites en amour. La ligne entre le commandement d'amour et l'œuvre n'est pas une ligne directe, mais c'est une ligne qui est réfractée par une sorte de prisme, comme la lumière naturelle est réfractée en différents couleurs, quand la lumière passe à travers un prisme de verre. On pourrait parler d'un prisme éthique. Quand le commandement d'amour passe à travers ce prisme, le commandement est fractionné en plusieurs possibilités d'action. Le prisme est une sorte de discernement, qui implique trois éléments:  1. Un ressort spécifique / une charge personnelle.   2. Imagination et constitution individuelle.   3.  Une situation concrète. Les trois éléments forment ensemble le discernement individuel. C’est-à-dire que l'éthique luthérienne ne puisse pas être fondamentaliste, par contre c'est une éthique causale, parce qu'on ne peut pas prédire l'acte concret qui découle de l'interprétation du commandement d'amour, qui est fait par le discernement.

     On peut expliquer cette éthique luthérienne par un autre dessin:

     Une éthique religieuse demande, qu'elle ait des conséquences dans la vie pratique. Pour le calviniste par exemple l'épargne est une vertu. Dans l'esprit du capitalisme cette vertu a eu une forme sécularisée, c’est-à-dire que l'épargne s'est développé à avidité. Max Weber a souligné une différence avec le luthéranisme: "Tout d'abord – est-il besoin de le souligner? – l'esprit du capitalme ne peut se réclamer de Luther, tant au sens que nous avons jusqu’à présent attaché à cette expression qu'à quelque autre sens que ce soit. Les cercles religieux qui célèbrent aujourd'hui avec le plus ardeur le grand 'évènement' que a été la Reforme, ne sont en aucune façon des amis du capitalisme" (p. 92-93).

     Max Weber n'a pas fait une analyse du luthéranisme de la même façon que celle du calvinisme (protestantisme). Mais peut-on faire une analyse comme cela? C’est-à-dire une analyse qui trace des éléments de l'éthique de Martin Luther jusqu’à une situation sécularisée? Je pense que oui.

     L'année dernière (2016) un livre est publié sous le titre "Fra Luther til konkurrencestaten". Le livre est écrit par prof. Jørn Henrik Petersen, SDU. Dans ce livre il a fait une analyse du luthéranisme qui est pareille à l'analyse du calvinisme (protestantisme) par Max Weber. Le point de vue de Jørn Henrik Petersen est, qu'on retrouve beaucoup des éléments de l'éthique de Martin Luther dans le programme de l'État-providence du 20ième siècle. Les valeurs de l'éthique luthérienne sont passées par le siècle des lumières et sont devenus les valeurs sécularisées qui font la base de l'idée de l'État-providance.

     Dans nos jours cette idée est malheureusement en train d'évoluer vers un État-concurrence. Ce développement ne peut se réclamer de Luther, ni de Jørn Henrik Petersen.


Kresten Drejergaard